Utilisation des animaux en laboratoires : où en est-on ?

A l’occasion de la Journée mondiale contre l’utilisation des animaux dans les laboratoires, le 24 avril, Défense de l’Animal revient sur l’utilisation de quelques        1 865 403 animaux en France en 2019.

Alors qu’au XIXe siècle, seul le progrès scientifique importait, on pratiquait des expériences sur les animaux sans se soucier de leur souffrance. Depuis, la sensibilité de l’animal est reconnue et de nombreuses questions éthiques et sociétales ont été posées, couplée à une dénonciation des ONG. En parallèle, des méthodes alternatives à l’utilisation des animaux se sont développées, tout comme des méthodes substitutives.

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Bien que le nombre d’animaux utilisés par les laboratoires diminue légèrement (-2,5 % entre 2018 et 2019), cette décroissance reste faible et bien loin d’aller vers une disparition totale de l’utilisation des animaux dans les laboratoires. Pourtant, la directive européenne 2010/63/UE qui encadre l’expérimentation animale, inscrit clairement cet objectif.

« Le remplacement total des procédures appliquées à des animaux vivants à des fins scientifiques et éducatives dès que ce sera possible sur un plan scientifique. » Considérant 10 de la directive européenne 2010/63/UE


🤔 ANIMAUX & EXPÉRIENCES : mais qui sont-ils ?
Données animaux & labo

Parmi les 1,8 million d’animaux, les rongeurs et notamment les souris (61% des animaux utilisés), rats (9%), cochons d’inde (2%)  sont les animaux les plus utilisés.

Les invertébrés (sauf les céphalopodes) à l’image des mouches et autres insectes ou les vers, pourtant utilisés en nombre, ne sont pas comptabilisés parmi les animaux utilisés chaque année en expérimentation animale.

94 % des animaux utilisés en expérimentation en France sont nés dans l’Union européenne. 22 % d’entre eux sont des animaux avec des altérations génétiques. Une partie des animaux sont utilisés et réutilisés au sein de plusieurs protocoles.

41% de ces animaux de laboratoires sont utilisés en recherche dite fondamentale, 29% pour des essais, production et l’innocuité de médicaments et d’aliments, 21% sont utilisés en recherche appliquée.


🤔 DES EXPÉRIMENTATIONS : mais dans quel cadre ?

laboratory-2815641_1920L’expérimentation sur les animaux est particulièrement encadrée ; par plusieurs réglementations tant internationale, européenne que française. Différents arrêtés et décrets sont ainsi en vigueur en France et encadrent notamment les espèces animales concernées, à savoir les animaux vertébrés (oiseaux, mammifères, poissons) et les céphalopodes.

Ceux-ci doivent provenir d’élevages ou de fournisseurs agrées, régulièrement inspectés et disposant d’un vétérinaire. Les expériences douloureuses sont pratiquées sous anesthésie sauf dérogation et la mort comme donnée d’observation de l’expérience, doit être évitée autant que possible.

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Le recours à l’utilisation des animaux doit entrer dans le cadre de recherche en santé humaine ou animale, de la protection de l’environnement ou de l’enseignement supérieur ou professionnel ou d’enquêtes médico-légales. Pour chaque projet expérimental, les chercheurs doivent justifier pourquoi tel animal a été choisi comme modèle expérimental et démontrer qu’il n’existe pas de méthode de remplacement équivalente. Ainsi l’expérience doit faire l’objet d’une autorisation préalable, attribuée suite à une évaluation éthique rendue par un comité d’éthique : la Commission nationale de l’expérimentation animale (CNEA) en charge de donner des avis et faire des propositions. Un autre comité, le Comité national de réflexion éthique sur l’expérimentation animale (C.N.R.E.E.A.) établit quant à lui le bilan annuel des comités d’éthique et formule des recommandations. Il est notamment à l’origine de la Charte nationale portant sur l’éthique de l’expérimentation animale.


🤔 VOUS AVEZ DIT “3R” ?
Suite aux prises de conscience des souffrances générée par ces expérimentations, la directive européenne 2010/63/UE prévoit la mise en place de la règle des 3R.

  • Remplacer l’animal vivant en utilisant d’autres méthodes quand cela est possible : par des modèles in vitro (cellules, organes…) ou in silico (par des modélisations informatiques et statistiques) ou encore par des méthodes physico-chimiques.
  • Réduire le nombre d’animaux en autorisant que des études indispensables, par l’utilisation de statistiques, de l’imagerie et la télémétrie, le partage des résultats, l’harmonisation des exigences réglementaires ou encore la réutilisation des animaux en fin d’étude.
  • Raffiner la méthodologie appliquée aux animaux pour minimiser ou soulager l’inconfort, la douleur, la détresse ou l’angoisse subie notamment en enrichissant le milieu de vie des animaux et en améliorant la formation des personnels.

Un autre R, même s’il n’est pas officiellement reconnu, concerne la réhabilitation des animaux utilisés, c’est-à-dire, permettre aux animaux, lorsque cela est possible, d’avoir une retraite. Ainsi, chaque année plusieurs centaines d’animaux sont réhabilités et passent notamment par les refuges avant de trouver une nouvelle famille !


.🙏 Des ONG engagées contre l’utilisation des animaux dans les laboratoires

  • Animal Testing est une association d’investigation pour la défense des animaux de laboratoire. L’association a publié le 21 avril, une enquête relayant les témoignages de deux salariés, une soigneuse animalière et une chercheuse. Elles dénoncent la mise à mort brutale des lapins, le rythme infernal des prélèvements , ainsi qu’une insuffisance des contrôles par les autorités. Pour découvrir cette enquête, c’est ici !
  • La Fondation Droit Animal, Éthique et Sciences (LFDA) remet tout les deux ans depuis 1984 son Prix de biologie Alfred Kastler à des chercheurs, enseignants, biologistes, vétérinaires ou encore des agronomes qui développent des méthodes permettant d’éviter l’utilisation des animaux en expérimentation.
  • Le GRAAL, Groupement de Réflexion et d’Action pour l’AnimaL réhabilite, depuis 2005, les animaux impliqués dans les expériences en laboratoires, en collaboration avec les refuges et notamment ceux de Défense de l’Animal. Plus de 4500 animaux ont ainsi pu se voir offrir une nouvelle vie !

> Découvrez notre article Des animaux de laboratoire sauvés en coopération entre les refuges et le GRAAL de notre magazine Défendons les Animaux n°100 en le téléchargeant ici !

« Cette action, qui consiste à organiser la sortie des animaux de laboratoire pour leur offrir une seconde vie, est une chaîne de solidarité qui nécessite à la fois la confiance des laboratoires qui confient  volontairement leurs animaux au GRAAL, le travail quotidien des 35 bénévoles du GRAAL, la disponibilité des refuges désireux d’offrir une retraite aux animaux d’expérience et enfin les adoptants qui vont conclure cette belle histoire. L’équipe du GRAAL remercie chaleureusement la confédération pour sa main tendue aux animaux de laboratoire sachant que le défi est quotidien et concerne toutes les espèces intégrées en laboratoire : les chats, les chiens, les animaux de ferme, les lapins, les oiseaux, les poissons, les primates, les NACS. Sans les refuges, le GRAAL ne pourrait mener à bien cette action, merci de nous soutenir dans les accueils, merci d’offrir un toit aux animaux de laboratoire ! ». Marie-Françoise Lheureux, présidente-fondatrice du GRAAL

👉 3️⃣5️⃣0️⃣ animaux de laboratoire bientôt réhabilités et placés à l’adoption 💜
En cette 42e journée mondiale des animaux de laboratoires, le GRAAL lance un grand appel pour l’adoption de 30 chiens beagles 🐶, 11 chiots, 150 🐭, 90 🐰 et des animaux de ferme 🐷. Refuges membres ou particuliers, si vous souhaitez participer à ces sauvetages et offrir une nouvelle vie à ces animaux, merci de contacter le GRAAL
 
✍️ #PETITION Vous aussi vous souhaitez l’instauration d’un DROIT DE RETRAITE pour les animaux de laboratoire, alors signez cette pétition, en cliquant ici !
 

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