14 juin 2021 / Journée mondiale contre l’exportation des animaux vivants 🚛

Chaque année, trois millions d’animaux d’élevage sont exportés de l’Union Européenne vers des pays tiers pour être engraissés et/ou abattus. Ces voyages, par voie maritime ou terrestre, se déroulent parfois dans des conditions surréalistes, mettant les animaux en souffrance des jours durant. Bovins, porcins, équidés, caprins, ovins ou volailles, aucune espèce n’est épargnée.

 

Pourquoi l’export d’animaux vivants est-il source de souffrances ?

Les moyens actuels de transport des animaux vivants sont inadaptés à leurs besoins fondamentaux. Transportés à des milliers de kilomètres de leur élevage d’origine, les animaux subissent des trajets longs de plusieurs jours, voire semaines dans des conditions effroyables : camions et/ou cargos surpeuplés, manque d’eau et de nourriture, mauvaise ventilation, litière insuffisante, conditions météorologiques parfois extrêmes, blessures, maladies … à peine arrivés à destination, les animaux ont été victimes d’un stress considérable, de peurs et de souffrances. Certains ne survivent tout simplement pas à ces « voyages de la mort ».

Le saviez-vous ?

L’organisation des transports d’animaux vivants prévoit des intervalles de repos et une durée maximale consécutive de transport à ne pas dépasser selon l’âge et le type d’animaux transporté.
Pour les porcs : 24 heures de voyage maximum, puis 24h de pause avant de repartir pour 24h de voyage de nouveau…
Bovins, ovins, caprins : 14h de voyage maximum avant une heure de pause, et de nouveau 14h de voyage suivi d’un repos/déchargement de 24 avant de repartir.
De plus, les transports longues durées ne peuvent être autorisés si les températures extérieures excèdent 30°C ou sont inférieures à 0°C. Même si des contrôles ont lieu, force est de constater que de nombreux transports ne respectent pas les contraintes météorologiques notamment l’été où les animaux subissent les conséquences des canicules.

 

Mais que dit la loi ?

Si une règlementation existe à l’échelle européenne (règlement (CE) n° 1/2005) qui impose notamment des systèmes d’abreuvement, une alimentation en quantité suffisante, une bonne aération et un espace suffisant pour les animaux, les nombreux drames survenus ces dernières années prouvent bien que celle-ci n’est pas respectée, surtout lors des transports de longues durées à destination de l’étranger !

Le saviez-vous ?

Le règlement européen exige un espace minimum par animal. Celui-ci varie selon le type de transport et le poids de l’animal.
Bovin : entre 0,95 à 1,6 m² par animal (transport routier)
Ovins et caprins : entre 0,24 à 0,39 m² (transport maritime)

 

Retour sur l’enfer de 2 600 bovins bloqués en mer, puis euthanasiés 

Le 18 décembre 2020, plus de 2 600 bovins embarquent dans les cargos Karim Allah et Elbeik depuis l’Espagne et à destination de la Turquie et de la Libye. Seulement, les animaux n’ont pu être déchargés à destination comme prévu. Pour cause, une suspicion de catarrhale (maladie de la langue bleue) parmi les animaux présents dans les cargos.

Les navires ont erré en mer durant quatre-vingt-dix jours, soit plus de trois mois, cherchant désespérément un port acceptant le déchargement les animaux. C’est finalement retour à la case départ pour le Karim Allah qui terminera sa course en Espagne au port de Carthagène. En proie au stress, parfois blessés et affamés, les animaux étaient à bout de force. Les autorités espagnoles ont exigé l’abattage de l’ensemble des animaux présents sur le cargo, soit près de 900 bovins, déclarant « quils n’étaient pas aptes au transport et ne pouvaient pas être importés ». Les 1 800 bovins de l’Elbeik ont malheureusement connu le même sort.

 

Les jeunes veaux transportés à bord du cargo « Karim Allah »
Les jeunes veaux transportés à bord du cargo « Karim Allah »

La France, l’irréductible gauloise ?

Nos voisins outre-manche montrent d’ores et déjà l’exemple. L’Angleterre s’est récemment engagée à réduire le temps de transport à 8h maximum pour les animaux vivants. En France, une proposition de loi similaire a été portée par Esther Benbassa devant le Sénat en mai dernier, mais rejetée dans son entièreté.

Un autre pays s’est également engagé durablement pour la condition des animaux d’élevage : la Nouvelle Zélande qui a fait un pas de géant en interdisant l’exportation d’animaux vivants par voie maritime d’ici deux ans !

Preuve que le chemin vers le changement est possible.

 

Il y a urgence à agir !

Transport de moutons
Photo by Jo-Anne McArthur on Unsplash

Transporter des animaux d’élevage, des jours et des semaines, sur des milliers de kilomètres dans des conditions déplorables à destination de pays ne les protégeant pas durant leur voyage, c’est fermer les yeux sur une violente réalité qui nous concerne pourtant tous.

En 2021, nous ne pouvons plus accepter d’évoluer dans un monde où l’animal reste de fait, une marchandise comme les autres ! Au nom du bien-être animal, il y a urgence à faire évoluer la réglementation européenne pour interdire les transports longues distances pour les remplacer par des transport non plus d’êtres-vivants mais de carcasses !

 
 

#BanLiveExports | Lundi 14 juin, à l’occasion de la journée mondiale contre l’exportation d’animaux vivants, Défense de l’Animal s’associe une nouvelle fois à la campagne de sensibilisation de CIWF (Compassion In World Farming) entièrement digitale sur les réseaux sociaux.

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Sources :
Enquêtes Transport des animaux vivants | CIWF France
Demandez à la Commission européenne d’interdire l’exportation d’animaux vivants | PETA France
brochure_transport_welfarm-v2015.pdf (animal-transport.info)
L’odyssée funeste du navire aux 895 veaux (courrierinternational.com)
L’errance sans fin de 2600 bovins en pleine Méditerranée depuis mi-décembre – Le Parisien
Trois mois en Méditerranée dans un cargo bétailler : la triste odyssée des bovins de l’« Elbeik » (lemonde.fr)
Les infernales dérives des navires d’exportation d’animaux vivants | CIWF France

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